expression libre : On ne pourra pas tout.

 J'ai tendance à penser que l'on demande de plus en plus aux enseignants de palier aux manques éducatifs des familles. J'en veux pour preuve cette obligation de scolarité dès trois ans, quitte à ce que les ATSEM soient obligées de changer trois couches par jour.

 Dans les nouveaux programmes, on souligne l'importance du langage, du vocabulaire, on porte une attention particulière au travail sur les compétences psycho sociales, cognitives, émotionnelles, sociales... éducation, éducation, éducation... et nous nous mettons cette pression supplémentaire. Il faut apprendre aux enfants à lire, écrire, compter, calculer... mais il faut aussi leur apprendre à s'exprimer, à vivre ensemble, à avoir de l'empathie; à gérer leurs émotions; à s'estimer. Alors effectivement, je peux entendre que les aléas de la société actuelle, la surabondance des écrans, les familles décomposées, recomposées, redécomposées. re re...,, le manque de repères, les tik tok et autres joyeusetés, la valorisation du plaisir et du loisir au détriment de l'effort,... n'aillent pas vraiment dans le sens que l'on souhaiterait sur le papier. On constate, on se frustre, on a parfois l'impression de faire plus d'éducatif que de scolaire, on veut bien faire, transmettre des valeurs et je crois qu'on a raison de résister, de vouloir y arriver coûte que coûte. Mais bon...

Hier, en faisant mes courses, je vois une mère, dans un magasin discount, détruire littéralement l'emballage d'une doudoune pour l'essayer (elle la laissera ensuite). Son fils, sans doute à peine âgé de 5 ans, assis dans le chariot, la regarde faire et lui dit "mais... on n'a pas le droit !", ce à quoi la mère répond fièrement "Et bien je prends le gauche, je fais ce que je veux !"

Alors, non, on ne pourra pas tout !